l ' E N S E
I G N E M E N T
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Devenir diacre
Depuis Vatican II, on précise
diacre "permanent" pour distinguer du diacre qui va devenir
prêtre, lequel restera tout de même aussi diacre pour
toute sa vie.
Le ministère de diacre existe depuis les premiers temps de
l'Eglise, mais depuis plusieurs siècles et jusqu'au Concile
de Vatican II, le diaconat ne subsistait plus dans l'Eglise latine
qu'au titre d'étape vers le ministère de prêtre.
C'est ce concile qui l'a rétabli en tant que ministère
exercé de manière permanente : les hommes qui reçoivent
l'ordination comme diacres permanents restent "uniquement"
diacres durant toute leur vie (sauf rares exceptions).
Le ministère est permanent mais il se concrétise par
des missions particulières provisoires et révisables.
Comme le prêtre, le diacre est "incardiné"
dans (= rattaché à) un diocèse : celui où
il a été ordonné ou celui dans lequel il a fixé
sa nouvelle résidence.
Le diacre reçoit sa mission directement de son évêque,
pour aider celui-ci dans sa charge, au service de l'Eglise particulière
qu'est le diocèse. Il lui promet obéissance.
D'autre part : la surcharge de beaucoup de prêtres et l'inquiétude
de beaucoup de fidèles exercent une pression qui risque toujours
de pousser les diacres vers un rôle de vicaire, au détriment
de leur vocation première qui est de veiller à ce que
les communautés demeurent « en état de service
».
l'Interpellation
Cette démarche est et a été très peu pratiquée
pour l'appel au presbytérat (prêtre), sauf dans l'antiquité.
Elle est au contraire la plus courante en France pour l'appel au diaconat
permanent.
C'est la communauté des croyants – concrètement
des groupes ou des personnes - qui sollicite des hommes pour le ministère
diaconal, en fonction des besoins de la diaconie de l'Eglise diocésaine
et des aptitudes aperçues chez tel homme.
La prudence et la discrétion
sont requises dans cette démarche, du fait qu'elle peut engager
toute la vie de l'intéressé. Lorsqu'un homme est remarqué
comme susceptible de convenir au diaconat, c'est donc aux instances
diocésaines compétentes qu'il doit être signalé,
et ce sont elles qui décident ou non de l'opportunité
de l'interpeller, et de qui devra le faire. Si l'homme est marié,
le sacrement de mariage ne devant en aucun cas souffrir d'une éventuelle
ordination au diaconat et l'épouse devant se sentir pleinement
consentante, c'est alors au couple qu'il s'agit de poser la question.
La Présentation
Dans ce cas l'intéressé se propose de lui-même
(comme la plupart du temps pour le presbytérat). Cela suppose
un discernement personnel préalable dans la prière,
appuyé par un accompagnement spirituel. Celui qui pense avoir
ainsi entendu un appel du Seigneur se présente auprès
de l'évêque ou de ses délégués au
diaconat.
Après l'une ou l'autre démarche et que l'intéressé
ait été plus précisément informé
du ministère diaconal et du cheminement requis, il sera invité
à entrer en discernement dans un groupe de recherche afin de
découvrir ce que le Seigneur attend de lui – et qui peut
être tout autre chose que ce que lui-même ou les interpellants
avaient imaginé.
Les conditions édictées par le Code de Droit Canonique
(CIC) et spécifiées par les Evêques de France
(CEF) sont les suivantes :
Hommes mariés 35 ans
accomplis (CIC) et au moins 10 ans de mariage (CEF) lors de l'ordination.
Hommes célibataires 25
ans accomplis lors de l'ordination (CIC).
Un diacre célibataire s'engage à le demeurer.
Un diacre marié s'engage à ne pas se remarier s'il devient
veuf. Des dispenses sont possibles sous certaines conditions (enfants
jeunes, parents âgés, etc.)
Des normes ont été établies par les Congrégations
romaines concernées et adaptées pour la France en 2000.
La formation
de base s'étend normalement
sur 6 ans : 3 ou 4 années
de formation initiale avant l'ordination, puis 3 ou 2 années
de formation complémentaire. Vient ensuite la formation permanente.
L'organisation varie
selon les diocèses : soirées ou week-ends ; formations
spécifiques ou communes aux différents acteurs pastoraux
; temps propres à un diocèse ou organisés au
niveau de plusieurs diocèses … Il s'agit de former en
vue du ministère, un homme adulte qui a généralement
des charges familiales et professionnelles.
Cette période de formation est un temps de croissance humaine,
spirituelle et ecclésiale, et non pas un simple cursus d'études.
« La formation doit favoriser des évolutions, des conversions
: décentrement de soi pour suivre le Christ et se laisser conduire
par l'Esprit ; attitude d'accueil et d'écoute pour recevoir
la mission ; désappropriation d'un désir de pouvoir
pour entrer dans une dynamique de service. » (Ass. Des Evêques,
Lourdes, 1996) Elle doit aussi faire place à la vie fraternelle
et au partage de l'expérience spirituelle. Pour qu'elles soient
parties prenantes de ce cheminement, les épouses sont invitées
à y participer.
La formation se donne quatre catégories d'objectifs
:
• Progresser humainement : dans la capacité
de relation avec les autres, la maturité affective, la liberté
intérieure.
• Progresser spirituellement : découvrir
et partager l'amour du Christ Serviteur, connaître la Parole
de Dieu et s'en nourrir, puiser dans les sacrements la force de servir,
grandir dans la connaissance et l'amour de l'Eglise diocésaine
et dans la communion avec l'Eglise universelle, s'initier à
la Prière des Heures.
• Progresser dans l'intelligence de la foi :
par des éléments théologiques conduisant
à une meilleure compréhension de la Parole de Dieu et
permettant de se situer dans le pluralisme culturel et religieux de
notre époque.
• Développer des compétences
pastorales et liturgiques : concernant
la proclamation de la Parole de Dieu, les fonctions du diacre dans
la liturgie eucharistique et la présidence des baptêmes
et des mariages, mais aussi bien l'engagement de l'Eglise pour la
justice sociale et la charité, la vie des communautés.
Avec l’aimable autorisation du diocèse
d’Angoulême
... A CONSTRUIRE ...